Avec trois points retirés par la Fifa, trois autres qui risquent de l’être par la Lnfp après les incidents du match de l’USB, la «Stayda» est au bord d’un gouffre qu’elle s’est elle-même creusé.
Les jours sont des plus sombres et l’ambiance est des plus tristes dans le camp des Gabésiens de la «Stayda» qui n’oublieront pas de sitôt un samedi où ils ont tout vu et avalé pas mal de couleuvres. Cela a commencé par un match gagné sur le terrain contre l’USBG et qu’ils pourraient perdre sur le tapis après la décision plutôt «bizarre» de l’arbitre Naïm Hosni d’indiquer dans son premier rapport, après, à coup sûr, reçu pas mal d’appels sur son portable de ses supérieurs hiérarchiques et après une ultime concertation avec le commissaire du match Béchir Hassani, «l’arrêt du match à la 85e pour agression d’un joueur». Une décision «louche» toujours selon l’avis des Gabésiens, parce que l’arbitre a attendu presque une demi-heure après l’agression du joueur brésilien Gilmerson Dos Santos qui «s’est relevé sain et sauf après les soins qui lui ont été prodigués. Il a regagné son banc de touche sans difficulté avant de refaire sa mise en scène pour faire croire qu’il était dans l’incapacité de reprendre le jeu, anticipant le carton rouge qui allait lui être infligé et surtout donnant à Naïm Hosni le prétexte ou la raison pour décider non pas la fin de la rencontre sur le score de 1 à 0 en faveur de la «Stayda», mais l’arrêt de la rencontre». Pourtant, ce n’est pas la première pierre qu’on jette des gradins sur la pelouse qui touche un joueur ou un entraîneur dans nos stades, ce n’est pas le premier incident qu’on signale. Il y a eu beaucoup plus grave, avec par exemple un Lassaâd Dridi touché à la tête et la partie n’a pas été arrêtée et des rencontres où les jets d’objets de toute nature ont eu lieu sans que les arbitres se soient empressés pour décréter la sanction suprême d’arrêt de la rencontre, lourde de conséquences. Certains joueurs soi disant touchés en rajoutent et se livrent à des mises en scène pour influencer et pousser l’arbitre à choisir la «solution de facilité» comme le disent beaucoup. D’autres joueurs vont même plus loin en simulant carrément une agression dont ils n’ont jamais été l’objet comme le fameux cas du gardien de la Stir de Zarzouna qui «s’est servi d’une pierre pour se blesser à la tête et faire croire qu’elle était venue des gradins ou des fenêtres d’appartements voisins et induire ainsi l’arbitre en erreur pour arrêter le match, alors que l’équipe adverse de Menzel Abderrahmène était victorieuse sur le terrain». L’agression par jet de pierres ou d’autres objets est devenue un phénomène presque courant dans plusieurs de nos stades.
En Ligues 1 et 2 et dans les ligues inférieures. Oui bien sûr il faut y mettre fin, il faut punir, il faut sévir mais par une décision et une stratégie fermes qui s’appliquent à tout le monde sur un pied d’égalité et pas avec cette politique discriminatoire où on arrête une partie un jour pour l’exemple et on ferme les yeux et on n’applique pas la même sanction couperet un autre jour des rencontres où les faits sont parfois plus graves. Ça peut sentir la mauvaise foi, les deux poids deux mesures surtout s’il y a un gros enjeu en question, le risque de renverser la tendance, de fausser les résultats sur terrain. Non seulement, le SG parle de «mise en scène mesquine pour obtenir le gain facile d’un match sur le tapis après n’avoir pas réussi à l’emporter à la sueur du front sur le terrain», mais va jusqu’à évoquer cette théorie qui nous est facile elle aussi, en cas de pétrin, qui est celle du «complot tout court». Surtout si au même moment, la Fédération commet une gaffe de taille en sortant de son tiroir presque simultanément dans la soirée de ce match heureux contre l’USBG la décision de la Fifa parvenue bien avant de retirer trois points du classement de la «Stayda» pour non-paiement de la prime de formation de Fabrice Onana d’un montant dérisoire de 40 mille dollars. Deux malheurs et 6 points enlevés en une journée, c’est trop, c’est dur à avaler! Ça ne peut que laisser des traces indélébiles.
Hédi JENNY